Improblog (1) : "vous avez une heure, mettez votre nom dans la marge à gauche"
Je ne sais pas si une heure sera suffisante pour mettre mon nom dans la marge à gauche.
Mon papier est blanc, lisse, vierge.
Où mettre la marge ? Pourquoi toujours une frontière ?
Je ne mettrai pas mon nom dans la marge. Et puis, je n'ai pas de règle. Je ne veux pas tracer une marge brouillonne et hésitante. S'il faut une marge, je la tracerai au scalpel, et perdrai mon nom.
Mais je ne mettrai pas mon nom dans la marge.
Et puis je n'ai pas encore choisi mon nom. Celui que je vais utiliser, ici et maintenant.
Je me retourne et fouille dans mon vieux sac de toile où s'entassent mes stocks de noms.
Mitaro ? non.
Nemyo ? déjà pris.
Pi, j'aurais aimé. Un long défilé de chiffres insaisissables. Mais il n'y a pas la place, dans la marge, pour tous les chiffres après la virgule. Surtout que je n'ai pas encore de marge.
Marge à suivre, en avant, marge !
Non, très peu pour moi.
C'est une idée, ça : je vais mettre mon non dans la marge.
Mais le temps passe. L'aiguille tourne, elle est précise, sanglée dans son strict corset de secondes Elle est Suisse, précise et rigoureuse.
Donc, Pi, non.
Tiens, "Pinon".
C'est bien, Pinon. Anonyme, anodin, passe-partout.
Voilà un nom à marge. Un nom qui se tiendra bien sagement, assis à gauche, en haut de la feuille. Incolore et inodore.
Indolore lorsque je tracerai la marge au scalpel.
Et que le nom disparaîtra.
Alors je pourrai commencer à écrire.
Et j'aurai beaucoup plus d'une heure.
En ôtant la marge, j'ai libéré l'aiguille.
Elle tourne à son aise, libre, curieuse.
Toujours Suisse, mais décorsetée, désecondisée, libre, les yeux ouverts.
Voilà. J'ai tout mon temps.
Bon, je vais me mettre à écrire.
Mon papier est blanc, lisse, vierge.
Où mettre la marge ? Pourquoi toujours une frontière ?
Je ne mettrai pas mon nom dans la marge. Et puis, je n'ai pas de règle. Je ne veux pas tracer une marge brouillonne et hésitante. S'il faut une marge, je la tracerai au scalpel, et perdrai mon nom.
Mais je ne mettrai pas mon nom dans la marge.
Et puis je n'ai pas encore choisi mon nom. Celui que je vais utiliser, ici et maintenant.
Je me retourne et fouille dans mon vieux sac de toile où s'entassent mes stocks de noms.
Mitaro ? non.
Nemyo ? déjà pris.
Pi, j'aurais aimé. Un long défilé de chiffres insaisissables. Mais il n'y a pas la place, dans la marge, pour tous les chiffres après la virgule. Surtout que je n'ai pas encore de marge.
Marge à suivre, en avant, marge !
Non, très peu pour moi.
C'est une idée, ça : je vais mettre mon non dans la marge.
Mais le temps passe. L'aiguille tourne, elle est précise, sanglée dans son strict corset de secondes Elle est Suisse, précise et rigoureuse.
Donc, Pi, non.
Tiens, "Pinon".
C'est bien, Pinon. Anonyme, anodin, passe-partout.
Voilà un nom à marge. Un nom qui se tiendra bien sagement, assis à gauche, en haut de la feuille. Incolore et inodore.
Indolore lorsque je tracerai la marge au scalpel.
Et que le nom disparaîtra.
Alors je pourrai commencer à écrire.
Et j'aurai beaucoup plus d'une heure.
En ôtant la marge, j'ai libéré l'aiguille.
Elle tourne à son aise, libre, curieuse.
Toujours Suisse, mais décorsetée, désecondisée, libre, les yeux ouverts.
Voilà. J'ai tout mon temps.
Bon, je vais me mettre à écrire.
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