sans relire

14 minutes avant la fin de la batterie. le câble n'est pas loin, mais non, ne pas recharger, écrire juste dans ce petit créneau électrique.

écrire sans relire.

ici, un ciel gris s'étire et se renfrogne. l'ignorer, comment ? il est le gaz qui m'entoure et que je respire, le ciel est descendu jusqu'entre mes doigts.

vous avez remarqué ? le ciel bleu est d'autant plus éclatant et radieux qu'il est lointain, inaccessible, stratosphérique.

Seul le ciel gris, le ciel froid et gras, qui colle aux doigts et brouille la vue, seul le ciel sale et quotidien nous fait l'honneur de se mettre à notre niveau.

onze minutes. penser à appuyer sur "publier" avant le crash de la batterie.

ici, le ciel froid et plat s'étend à perte vue, sablier horizontal, le sable ne s'écoule plus, figé, stratifié, immobile. Le jour ne ressemble à rien sauf qu'on y voit un peu devant soi, c'est la seule différence avec la nuit ? Est-ce qu'on y gagne, de voir un peu devant soi ?

"l'ordinateur fonctionne maintenant sur la réserve d'énergie" (ben oui, comme tout le monde, parfois, non ?

neuf minutes. décompte imbécile et muet.

continuer.

pour voir plus loin que ce ciel plat, étalé comme une peau morte, refroidi comme une flaque oubliée.

ici, le ciel n'est même plus gris, il est inexistant. Je me fonds en lui, et j'ai froid comme lui.

partir d'ici.