c'est beau une ville d'en eau
La semaine dernière. Arrivé jeudi matin à Genève. Premier vol de la journée, l'avion franchit une dernière barre montagneuse dans la lumière rasante de l'aube et glisse au ralenti sur le lac avant d'atterir.
C'est beau une ville d'en haut.
Pendant un jour et demi, c'est la succession habituelle des rendez-vous, déjeuners et dîners d'affaire, ponctués de discussions sentencieuses sur l'avenir du monde. Enfin, d'un monde, le leur et un peu le mien.
- Oui, c'est vrai, le climat économique n'est pas trop mauvais, mais l'activité reste quand même assez plate.
- Il suffirait de peu pour que les cours remontent vraiment, au lieu de se traîner ...
- Si vous saviez le nombre de deals qui sont envisagés mais que ne se font pas, pour l'instant, ...
- etc.
Bref, vendredi, mon dernier rendez-vous se termine à 15h00, mon avion ne repart que le lendemain matin, j'ai quelques heures devant moi. Je décline mollement une invitation à dîner que me formule tout aussi mollement mon client, par pure courtoisie standardisée. Mon refus le soulage et il ne cherche même pas à le dissimuler. Il a compris que j'avais mon compte. L'important était de faire semblant, nous avons échangé les phrases convenues, tout est en place, tout fonctionne comme cela doit fonctionner. En surface.
J'enlève ma cravate, téléphone à ma secrétaire pour dire que je serai injoignable (que va-t-elle imaginer ?) et je coupe mon téléphone.
Halte dans une librairie, sur mon chemin. Sur les conseils d'Hepao, je cherche "Vie mode d'emploi" de Perec, que je n'ai jamais lu. Ils ne l'ont pas. En revanche, je repars avec un petit essai publié par Diderot en 1750, "Lettre sur les aveugles à l'attention de ceux qui voient". Je le lirai dans l'avion au retour.
Je poursuis mon chemin, vers la Rue des Vieux-Grenadiers et un entrepôt transformé en musée d'art contemporain. Je suis presque seul, et mon costume étonne. La caissière me sourit vaguement, pensant peut-être que je ne suis pas totalement perdu pour la cause. Peut-être.
Dans le musée, au milieu des habituelles gamineries de potaches qui s'essayent piteusement à la provocation, quelques petites pépites.
Ce sera pour une prochaine note ; indice : "du parmesan dans une crypte".
Au fait, j'ai terminé "La tentation d'Edouard". Au final, euh, ... bof, malgré quelques idées amusantes. C'est triste, un soufflé qui retombe.
C'est beau une ville d'en haut.
Pendant un jour et demi, c'est la succession habituelle des rendez-vous, déjeuners et dîners d'affaire, ponctués de discussions sentencieuses sur l'avenir du monde. Enfin, d'un monde, le leur et un peu le mien.
- Oui, c'est vrai, le climat économique n'est pas trop mauvais, mais l'activité reste quand même assez plate.
- Il suffirait de peu pour que les cours remontent vraiment, au lieu de se traîner ...
- Si vous saviez le nombre de deals qui sont envisagés mais que ne se font pas, pour l'instant, ...
- etc.
Bref, vendredi, mon dernier rendez-vous se termine à 15h00, mon avion ne repart que le lendemain matin, j'ai quelques heures devant moi. Je décline mollement une invitation à dîner que me formule tout aussi mollement mon client, par pure courtoisie standardisée. Mon refus le soulage et il ne cherche même pas à le dissimuler. Il a compris que j'avais mon compte. L'important était de faire semblant, nous avons échangé les phrases convenues, tout est en place, tout fonctionne comme cela doit fonctionner. En surface.
J'enlève ma cravate, téléphone à ma secrétaire pour dire que je serai injoignable (que va-t-elle imaginer ?) et je coupe mon téléphone.
Halte dans une librairie, sur mon chemin. Sur les conseils d'Hepao, je cherche "Vie mode d'emploi" de Perec, que je n'ai jamais lu. Ils ne l'ont pas. En revanche, je repars avec un petit essai publié par Diderot en 1750, "Lettre sur les aveugles à l'attention de ceux qui voient". Je le lirai dans l'avion au retour.
Je poursuis mon chemin, vers la Rue des Vieux-Grenadiers et un entrepôt transformé en musée d'art contemporain. Je suis presque seul, et mon costume étonne. La caissière me sourit vaguement, pensant peut-être que je ne suis pas totalement perdu pour la cause. Peut-être.
Dans le musée, au milieu des habituelles gamineries de potaches qui s'essayent piteusement à la provocation, quelques petites pépites.
Ce sera pour une prochaine note ; indice : "du parmesan dans une crypte".
Au fait, j'ai terminé "La tentation d'Edouard". Au final, euh, ... bof, malgré quelques idées amusantes. C'est triste, un soufflé qui retombe.
4 Comments:
bonjour, j'attendais d'avoir l'avis de fin de roman, donc je vais lire autre chose...
Genève j'y étais il y 15 jours et c'est vrai que les villes sont belles vues d'en eau surtout avec ce lac majestueux, tout comme les villes la nuit...magique...
By Anonyme, at 4:55 PM
Je n'ai jamais aime Geneve que pendant ces deux instants ou je l'ai vue de haut. Et les deux fois, c'etait a bord d'un avion qui devait m'enmener vers mon avenir,Montreal au bout du chemin.
Le MAMCO, j'y suis allee avec Galejade, c'etait amusant, mais rien d'exceptionnel, pour nous non plus...
Et puis pour La vie mode d'emploi, quelle honte vraiment, qu'ils ne l'aient pas eu! C'etait quelle librairie? Si c'etait une Payot, ils n'ont aucune excuse! Ce sera pour la prochaine fois j'espere. Tu trouveras en attendant surement ton compte avec la lettre de Diderot, j'ai garde une impression tres forte des extraits etudies a la fac en premiere annee...
Bonne lecture!
Hepao
By Anonyme, at 5:05 PM
Hepao,
La librairie, j'ai oublié son nom, elle était située sur la rive gauche du fleuve, un peu avant la place du Cirque, pas très loin du mamco, d'ailleurs. Ce n'était pas une Payot, mais une librairie plutôt orientée sciences humaines (psychologie, psychanalyse, sociologie, philosophie, etc.) et très bien fournie, avec d'ailleurs cinq ou six titres de Perec, ... mais pas "La vie mode d'emploi".
Quant au mamco, oui, la plupart des oeuvres amusent plus qu'elles n'attirent ou marquent réellement, et d'autres relèvent très ouvertement de la catégorie "foutage de gueule prétentieux", ... et puis quelques unes, rares, clignotent dans le noir et m'ont attiré. J'en ferai une note.
Quant à Edouard et sa tentation, ben, non, vraiment, j'ai essayé de m'accrocher (d'ailleurs, si on "essaye de s'accrocher", c'est déjà le signe de l'échec), mais rien à faire, ça tournait en rond, gentillet, longuet, prévisible, en fait finalement assez gonflant (paradoxal pour un soufflé qui se dégonfle ;).
By Nemyo, at 5:25 PM
désolée j'ai encore oublié de signer Ludecrit la tête dans les nuages...
By Anonyme, at 7:21 PM
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