Nemyo's

vendredi, juillet 28, 2006

Danse

Il arrive, mais c'est rare, qu'au moment précis où l'on éprouve une émotion intense, on ait la certitude immédiate, absolue, aiguë, que cette émotion restera gravée à jamais au plus profond de soi.

L'émotion se dédouble alors dans un mouvement étrange, une sorte d'écho de sa propre existence, où l'émotion et la perception de l'émotion entrent en résonnance, se répondent, s'enlacent et finissent par se confondre et se tordre en une spirale éblouissante, miroir de son propre miroir, reflet de son reflet, écho de son double ...

J'ai ressenti ce soir, un tel moment de pur bonheur.

La compagnie "Alvin Ailey American Dance Theater" donnait ce soir sa dernière représentation, après trois semaines à Paris.

Je n'ai pas les mots pour décrire la joie intense, immense, animale et très pure, qui m'a submergé pendant le spectacle, en particulier lors du deuxième ballet du programme, une succession de soli sur la suite pour violon n° 1 en ré mineur de Jean-Sébastien Bach.

Je ne trouve simplement rien à dire. J'en ai presque pleuré.

La seule autre fois qu'une danse m'avait ému à ce point, c'était Rosas, d'Anna Teresa de Keersmaeker, à Anvers, il y a presque quinze ans.

Quand les corps parlent, les mots doivent se retirer.

2 Comments:

  • La danse, le violon… La plus belle partie de ma putain de vie.

    Ressentir les symphonies si fort dans l'âme, dans le corps, et les offrir dans une chorégraphie…

    Quel bonheur que des personnes en soient émues aux larmes !

    Sublime et insoutenable ton texte !

    By Anonymous Anonyme, at 8:03 PM  

  • comme je comprends ces mots,
    cette émotion qui n'a plus besoin de mots, elle fait corps avec nous

    By Anonymous Anonyme, at 9:03 PM  

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