Retour sur l'île
Retour sur l'île, ce week-end. D'abord, réchauffer la maison froide. J'aime l'idée que le seul chauffage soit le feu de la cheminée.
Ouvrir tous les volets en même temps que flambent les bûches, aérer puis tout refermer et laisser lentement les pierres se réchauffer. Evidemment, il vaut mieux arriver tôt le matin pour espérer dormir à peu près au chaud après une journée entière de braises rougeoyantes. Un jour, oui, j'installerai sans doute des convecteurs électriques, mais cela ne presse pas.
Déjeuner tard, avec Gotan Project. Puis la promenade au bout de l'île, louvoyer à marée basse au milieu des barges plates de récolte des huîtres, momentanément échouées dans la vase. Les bulles nauséabondes et boueuses qui éclatent paresseusement sous mes pas.
Temps exceptionnel et marées hautes, paysages aux palettes brutales de bleu intense et de blanc écumeux ourlé aux vagues d'automne.
Leurs joues rougies par le vent et l'excitation, la chasse aux coquillages a été bonne. Elles ont vu un crabe.
Puis, après le chocolat chaud, reprendre cette partie d'échec, et expliquer pour la dixième fois que, non, décidément, les pions ne peuvent pas reculer, ni sauter au-dessus d'autres pièces. Oui, c'est pô juste, mais c'est comme ça.
C'est une règle, et les règles ne sont pas faites pour être justes, mais pour fonctionner avec un semblant d'ordre. Et il leur faudra encore des années avant d'apprendre que l'ordre, c'est exactement l'inverse de ce à quoi cela ressemble, car c'est une liberté et non une contrainte.
Et le soir, le nez plongé dans les étoiles, faire la chasse aux fées et leur raconter comment les baguettes magiques sont fabriquées avec l'ombre solidifiée de la longue queue du chat de Chester.
Ouvrir tous les volets en même temps que flambent les bûches, aérer puis tout refermer et laisser lentement les pierres se réchauffer. Evidemment, il vaut mieux arriver tôt le matin pour espérer dormir à peu près au chaud après une journée entière de braises rougeoyantes. Un jour, oui, j'installerai sans doute des convecteurs électriques, mais cela ne presse pas.
Déjeuner tard, avec Gotan Project. Puis la promenade au bout de l'île, louvoyer à marée basse au milieu des barges plates de récolte des huîtres, momentanément échouées dans la vase. Les bulles nauséabondes et boueuses qui éclatent paresseusement sous mes pas.
Temps exceptionnel et marées hautes, paysages aux palettes brutales de bleu intense et de blanc écumeux ourlé aux vagues d'automne.
Leurs joues rougies par le vent et l'excitation, la chasse aux coquillages a été bonne. Elles ont vu un crabe.
Puis, après le chocolat chaud, reprendre cette partie d'échec, et expliquer pour la dixième fois que, non, décidément, les pions ne peuvent pas reculer, ni sauter au-dessus d'autres pièces. Oui, c'est pô juste, mais c'est comme ça.
C'est une règle, et les règles ne sont pas faites pour être justes, mais pour fonctionner avec un semblant d'ordre. Et il leur faudra encore des années avant d'apprendre que l'ordre, c'est exactement l'inverse de ce à quoi cela ressemble, car c'est une liberté et non une contrainte.
Et le soir, le nez plongé dans les étoiles, faire la chasse aux fées et leur raconter comment les baguettes magiques sont fabriquées avec l'ombre solidifiée de la longue queue du chat de Chester.
8 Comments:
quelle belle note...
les images défilent mais laissent la place à l'imaginaire,
le feu, les odeurs, le jeu d'échecs, Gotan project,le chocolat chaud
cette île , un espace de liberté...merci
By Anonyme, at 3:57 PM
Oui, c'est beau... Dire que j'avais "perdu" ce blog, je suis heureuse de retrouver tes mots, Nemyo.
Samantdi
By Anonyme, at 11:56 PM
je me rends compte que j'ai oublié de signer, c'était Ludécrit
By Anonyme, at 12:41 PM
je t'avais reconnu, ludécrit.
c'est vrai, cette maison un peu bizarre, dépourvue de confort mais chargée de presque quatre siècles d'histoire, c'est un espace de liberté. Ce printemps, je vais entamer des fouilles dans les caves, on distingue très clairement sur un des murs les traces d'un ancien départ de souterrain, muré paraît-il à la Révolution ...
By Nemyo, at 3:01 PM
waouhhhhhhhhhh.....une cachette comme dans les jeux de pistes de mon enfance, palpitant, tu raconteras?
je suis flattée d'avoir été reconnue...
By Anonyme, at 3:30 PM
oui, on dirait un vrai souterrain avec peut-être un vrai trésor. Comme dans les romans et cavalcades d'enfance. Mais ce qui est différent des rêves d'enfant, c'est le nombre de précautions que l'on doit prendre, dans la "vraie vie" : il me faudrait sans doute étançonner dans les règles de l'art, évacuer plusieurs mètres cube de pierres et gravats, etc. Et s'il y a vraiment un souterrain, je vais passer très rapidement sous la propriété voisine, voire sous la rue principale du village ... En ai-je le droit ? réponse : non. Et cela, on ne l'apprend pas en lisant le Club des Cinq ... Donc j'hésite et, avant de me lancer là-dedans, je creuse -métaphoriquement- la question, en explorant les archives locales, en lisant tous les récits existants sur le village, et l'Abbaye toute proche qui serait, selon la légende, la destination du souterrain. Et je pense même que je vais braver l'immense sentiment de ridicule, et louer (pas acheter, quand même, on a sa dignité !) un jour un de ces détecteurs de métaux...
By Nemyo, at 3:43 PM
merci pour cette belle et longue réponse, maintenant du jeu de piste je suis passée au temps des preux chevaliers...j'espère que tu trouveras un trésor, mais le trésor existe cette maison...
By Anonyme, at 9:00 PM
Génial! Et puis le Club des Cinq, j'adorais ça gamine. Moi ce que j'aime de ton île, c'est qu'elle est solitaire, mais habitée, par ceux que tu aimes.
Hepao
By Anonyme, at 9:42 PM
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